La diversité et l’inclusion, vecteurs de performance

Aujourd’hui, je vous conseille la lecture d’un ouvrage sur la diversité et l’inclusion (D&I) qui remet les pendules à l’heure. Pas simplement à propos de notre perception des autres, mais aussi de nous-mêmes. Et vous savez combien les histoires qu’on se raconte à soi-même sont déterminantes dans la qualité des relations que nous entretenons avec les autres (lien article précédent) sur le plan de la confiance et de la communication. 

Cet été, mon ami Sébastien Durand m’a envoyé son tout nouveau livre, “Diversité et Inclusion, Incarner ses valeurs pour mieux les communiquer”, co-écrit avec Jérôme Lecombe.

Les trois raisons principales pour lesquelles je vous recommande sa lecture sont : la simplicité avec laquelle les auteurs parviennent à expliquer des choses complexes, la profondeur de leur réflexion et surtout leur méthode concrète applicable à tous types d’organisations.

Lorsqu’une entreprise s’engage dans une démarche D&I sur le long terme, elle en retire deux bénéfices majeurs :

  • Sur le plan financier, la D&I génère des résultats tangibles de performance. 60% de chances supplémentaires de voir leurs profits et leur productivité augmenter, et d’engendrer un surcroît de créativité et d’innovation. (source : Organisation Internationale du travail, Bureau des activités pour les employeurs (ACT/EMP) et Bureau international du Travail, Les arguments en faveur du changement, 2019)
  • Sur le plan RH, la D&I garantit un environnement de travail psychologiquement sain pour l’ensemble des collaborateurs, où l’on peut s’exprimer librement et être soi-même. Tout le monde s’y sent en sécurité. Le bien-être de tous les collaborateurs contribue fortement à leur motivation. C’est aussi un facteur essentiel de la rétention des talents. Les études montrent que les dirigeants qui privilégient les relations avec leurs employés et qui dirigent avec positivité et gentillesse obtiennent tout simplement de meilleurs résultats, et que la culture d’entreprise a une plus grande influence sur le bien-être des employés que le salaire et les avantages sociaux.

Je n’avais pas prévu de faire la promotion du livre de Sébastien Durand et Jérôme Lecombe, mais j’ai été emballé par sa lecture. J’ai annoté et collé des dizaines de post-it, tant le livre fourmille d’idées brillantes. Et j’ai proposé à Sébastien de l’interviewer pour cette newsletter de rentrée.

Portrait photo de Sébastien Durand
Sébastien Durand. Photo : tous droits réservés

Sébastien, si avec ces deux arguments massues (performance financière et RH), les patron.nes ne comprennent pas la nécessité de développer une véritable stratégie D&I dans leur entreprise, que faut-il faire de plus pour les convaincre ? 

Sébastien Durand : Les bénéfices de la Diversité & l’Inclusion sont en effet tangibles en matière de performance opérationnelle et financière et sont un levier reconnu en termes d’innovation. Mais au-delà, elles permettent surtout à l’organisation de mieux ressembler à ses cibles – et en premier lieu à ses clients – ainsi que de répondre aux aspirations nouvelles de ses équipes. Je suis convaincu pour ma part que l’entreprise est un acteur sociétal de première importance. Or, cette entreprise, ce n’est pas une notion désincarnée, c’est en réalité la somme de celles et ceux qui la constituent. Pour faire évoluer les organisations dans le bon sens, il faut commencer par prendre, à titre individuel, conscience du bien-fondé de la D&I et agir. C’est ce que nous avons voulu proposer dans ce livre avec un ensemble inédit d’outils et d’une méthode en deux parties.

Si je te dis qu’à la lecture du livre, j’ai identifié des préjugés que je ne pensais pas du tout avoir, cela te surprend ?

SD : Non, pas du tout. Non pas que je pense que tu discrimines tout le monde… (rires). Je travaille sur le sujet depuis longtemps mais l’écriture de ce livre m’a permis à moi aussi d’identifier des biais dont je n’avais pas conscience. Ou que je ne voulais pas admettre ! Nous ne pouvons pas empêcher notre cerveau de procéder à des catégorisations et certaines ont sauvé la vie de nos ancêtres : homo sapiens mettait le lion dans la catégorie “danger”. Le problème, dans un monde où nous ne vivons plus entourés de lions mais de gens différents de nous, c’est que notre capacité à catégoriser est intacte et amène à des généralisations, des stéréotypes et, au final, à des discriminations. Le problème n’est pas résolu pour autant – les personnes qui ont le vertige ont beau savoir que leur sentiment est irrationnel, elles n’en ont pas moins peur du vide – mais nommer nos biais cognitifs et les autres mécanismes à l’œuvre est la première étape pour les dépasser.

La première partie du livre est véritablement un appel à mieux se connaître. C’est un sujet auquel je suis sensible. Car c’est une grande partie du travail de coaching. Il permet à la personne coachée de s’engager dans une voie de changement et de progrès. Pourquoi c’est un pré-requis à la mise en place d’une politique D&I ?

SD : Je pense que c’est l’un des apports essentiels du livre. Les formations, les actions au niveau de l’entreprise, c’est bien, mais si on n’apprend pas d’abord aux personnes à se “décatégoriser” elles-mêmes, le risque est trop grand de ne pas réussir. Nous proposons donc une méthode pour augmenter sa connaissance de soi, tenir compte de son rythme biologique etc. Savez-vous que vos préjugés augmentent au fur et à mesure de la journée et de votre fatigue ? Posez-vous des questions comme : l’émotion négative que je ressens envers ce collaborateur porte-t-elle sur l’individu ou sur ses actions etc. Nous apprenons aux lecteurs et aux lectrices à identifier les émotions et les pensées automatiques qu’elles engendrent et à formuler des pensées alternatives et factuelles qui permettent de réévaluer la situation. C’est la seule façon d’apprendre à dépasser ses préjugés, qui correspond à la première partie de notre ouvrage.

Dans une séance de coaching, il y a parfois un moment où la personne coachée parvient à identifier les ressorts d’un comportement dit négatif ou d’une croyance limitante, et c’est souvent la clé qui ouvre la porte vers d’autres voies possibles pour elle. En matière de D&I, quand se produit éventuellement ce moment “Waou” ?

SD : Pour moi, le point de bascule – qui s’applique aussi bien à l’individu qu’à l’organisation – c’est quand on réalise qu’on est souvent plus divers qu’on ne pense mais moins inclusif qu’on ne croit. Pour faire simple, dans quelle case me mettre ? Laquelle me définit – ou m’enferme ! –  le mieux : mon orientation sexuelle, mon âge, ma santé, mon origine sociale ? Ou un mélange de tout ça qui fait que je suis en réalité très différent d’une autre personne qui partagerait mon orientation sexuelle mais pas les autres critères cités. C’est un prisme trop réducteur. En revanche, nous nous voyons tous et toutes comme inclusifs parce que c’est une norme sociale positive mais, comme nous venons d’en parler, nous demeurons en réalité pleins de préjugés et avons donc tendance à exclure nos “dis-semblables” plutôt qu’à les inclure. Admettre que la diversité, c’est ce qui fait de chacun de nous un être unique, et que l’inclusion, c’est ce à quoi nous devons tous travailler en réalité, c’est souvent ça le “moment waou” pour nos lecteurs ou nos clients.

Comment passer du changement individuel au collectif ?

SD : C’est toute la seconde partie du livre. Nous proposons une méthode pas à pas qui consiste à prendre des engagements forts et publics envers la D&I et à faire un audit qui permet d’objectiver le chemin déjà parcouru… et celui qui reste à parcourir. C’est ensuite un exercice relativement “classique” de conduite du changement avec ses victoires rapides – des actions assez facilement atteignables mais qui permettent de mobiliser les énergies et de booster le moral – et ses pratiques à plus long terme. Nous encourageons aussi l’intégration de la D&I dans le storytelling – le récit collectif – de l’entreprise, voire dans sa raison d’être de l’organisation. C’est une garantie pour les équipes en interne bien sûr, mais aussi toutes les parties prenantes : partenaires, candidats potentiels, médias, pouvoirs publics etc. 

Quand vous déployez la méthode Cogitandi avec vos clients, qu’est-ce qui est le plus marquant pour eux ?

SD : Le retour que nous font le plus souvent nos clients est qu’ils voyaient souvent la D&I comme autant de silos – est-ce que les femmes sont bien aussi bien payées que les hommes chez nous ? est-ce qu’on participe à la Gay Pride de notre ville ? est-ce que nos bureaux sont bien accessibles aux personnes en fauteuil roulant etc. – et qu’ils pensaient donc les traiter également par silos, c’est-à-dire indépendamment les uns des autres. Or, nous les aidons à prendre conscience qu’il faut favoriser l’équité au niveau systémique et lutter contre la tyrannie de la norme en faisant exploser cette norme, pas en en établissant une nouvelle !  Pour eux, cela tient souvent de l’ordre de la révélation quand ils comprennent que la D&I, tout le monde a à y gagner, même les mâles blancs qui sont encore nombreux à tenir les rênes des entreprises avec lesquelles nous travaillons (rires). Il faut écouter toutes les émotions qui s’expriment afin d’embarquer tout le monde. Parce que c’est ça au final, que nous voulons dire : la D&I, c’est l’affaire de tous pour tous. 

Le livre de Sébastien et Jérôme est préfacé par Philippe Croizon. Ce célèbre athlète quadri-amputé a traversé la Manche (2010) et relié les cinq continents (2012), à la nage. Il écrit à propos du livre : “Dans les conseils sur un management plus inclusif, j’ai retenu que l’auto-dérision était encouragée. Ça tombe bien, je suis persuadé qu’on peut rire de tout, je le fais quotidiennement à l’égard de mon handicap. Et que la diversité et l’inclusion soient solubles dans l’humour, voilà une bien bonne nouvelle !” 

Pour suivre l’exemple de Philippe Croizon, je vous propose de regarder et surtout d’écouter les paroles de la chanson ‘Everybody’s a Little Racist’ extraite du musical de Broadway “Avenue Q”. Un clin d’oeil à la passion pour les musicals anglo-saxons que nous partageons Sébastien et moi depuis… 25 ans. Les voies de la D&I sont vraiment insoupçonnables et surtout diverses !

Illustration du haut de page : © behance.net


Guilty Pleasure

Photo extraite du documentaire : Randi Williams témoigne de son quotidien à Barack Obama dans « Working, passer sa vie à travailler ».
Randi Williams témoigne de son quotidien à Barack Obama dans « Working, passer sa vie à travailler ». © Netflix

Diffusée sur Netflix, “Working, passer sa vie à travailler” est une série documentaire produite par Michelle et Barack Obama. L’ex-président y suit ouvriers, employés, cadres et dirigeants pendant leur travail et les interroge sur le sens qu’ils y trouvent. Il ne donne pas de leçons mais donne à voir : à la fois l’ascension sociale des uns mais aussi les dégâts de l’implacable montée des inégalités qui impactent la vie des autres. Aux Etats-Unis comme ailleurs.

L’empathie de Barack Obama et sa jovialité nous emportent immédiatement dans les histoires de ces femmes et hommes dont les parcours de vie et les rêves résonnent avec le nôtre. Comment ne pas se voir dans un ou plusieurs de ces portraits ? Et son analyse des évolutions sociétales apporte un éclairage concret des mutations du travail en cours. C’est un peu l’occasion de pénétrer la pensée du brillant premier président noir américain.

“Working, passer sa vie à travailler” est à voir sur Netflix.


Citation

Portrait photo d'Antoine de Saint-Exupéry
Antoine de Saint-Exupéry au Rockefeller Center à New York in 1939. © Hirsch / Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse

“Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis.”

Antoine de Saint-Exupéry

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La priorité des priorités de Steve Jobs ? Rester Focus

Après les vacances, le retour au travail peut sembler stressant tant on a l’impression que le nombre de dossiers à traiter ne diminue pas. Steve Jobs avait une méthode hyper efficace pour déterminer ses priorités. Pour m’en souvenir, j’ai relu sa biographie. Parue le 24 octobre 2011 (19 jours après la mort de Jobs), elle est immédiatement devenue un best seller mondial.

Pour ce livre, le journaliste Walter Isaacson a rencontré plusieurs dizaines de personnes pour raconter l’histoire de Steve Jobs, qu’il a également interviewé de nombreuses fois. Il dresse le portrait d’une personnalité fascinante et complexe, aux multiples facettes à la Citizen Kane.

Parmi la quinzaine de leçons de leadership que Walter Isaacson retient de l’entrepreneur star, il en est une qui est caractéristique des personnes qui surperforment : rester focus (rester concentré en bon français).

Le tableau blanc de Steve Jobs

Isaacson raconte que lorsque Steve Jobs est revenu chez Apple en 1997, l’entreprise produisait une gamme aléatoire d’ordinateurs et de périphériques, dont une douzaine de versions différentes du Macintosh. Après quelques semaines de séances d’examen des produits, il en a eu assez. Il s’est écrié : “Arrêtez ! C’est de la folie.

Il s’empare d’un marqueur magique, se dirige pieds nus vers un tableau blanc et dessine une grille deux par deux. “Voici ce dont nous avons besoin”, déclare-t-il. Dans les deux colonnes, il a écrit “Particuliers” et “Professionnels”. Il a étiqueté les deux lignes “Ordinateur de bureau” et “Ordinateur portable”.

Il a expliqué aux membres de son équipe que leur travail consistait à se concentrer sur quatre grands produits, un pour chaque quadrant. Tous les autres produits devaient être annulés. Il y a eu un silence stupéfait.

Mais en amenant Apple à se concentrer sur la fabrication de quatre ordinateurs seulement, il a sauvé l’entreprise. “Décider de ce qu’il ne faut pas faire est aussi important que de décider de ce qu’il faut faire”, déclare-t-il à Walter Isaacson. “C’est vrai pour les entreprises, c’est vrai pour les produits.

Après avoir redressé l’entreprise, Steve Jobs a commencé à emmener ses “100 meilleurs” collaborateurs en retraite chaque année. Le dernier jour, il se tenait devant un tableau blanc (il adorait les tableaux blancs, car ils lui permettaient de contrôler totalement une situation et de se concentrer) et demandait : “Quelles sont les dix choses que nous devrions faire ensuite ?”.

Les gens se battaient pour que leurs suggestions figurent sur la liste. Jobs les notait, puis rayait celles qu’il jugeait inutiles. Après de nombreuses discussions, le groupe arrivait à une liste de dix. Puis il en éliminait les sept dernières et annonçait : “Nous ne pouvons en faire que trois”.

Steve Jobs lors de son retour chez Apple. Photo extraite du livre “Make Something Wonderful, Steve Jobs in his own words”.

La priorité des priorités : la concentration

La concentration (rester focus) était ancrée dans la personnalité de Jobs et avait été affinée par sa formation à la tradition zen. Il filtrait sans relâche ce qu’il considérait comme des distractions. Ses collègues et les membres de sa famille étaient parfois exaspérés lorsqu’ils essayaient de l’amener à s’occuper de questions – un problème juridique, un diagnostic médical – qu’ils considéraient comme importantes. Mais il se contentait d’un regard glacial et refusait de changer d’objectif jusqu’à ce qu’il soit prêt à le faire.

Vers la fin de sa vie, Jobs a reçu la visite de Larry Page, qui était sur le point de reprendre le contrôle de Google, l’entreprise qu’il avait cofondée. Bien que leurs entreprises soient en conflit, Steve Jobs est prêt à lui donner quelques conseils. 

La principale chose que j’ai soulignée, c’est la concentration”, raconte-t-il à Walter Isaacson. “Décidez de ce que Google veut devenir lorsqu’il sera grand”, a-t-il dit à Page. “Elle est aujourd’hui très dispersée. Quels sont les cinq produits sur lesquels vous voulez vous concentrer ? Débarrassez-vous des autres, car ils vous tirent vers le bas. Ils vous transforment en Microsoft. Ils vous amènent à produire des produits qui sont adéquats, mais pas excellents”. 

Larry Page a suivi ce conseil. En janvier 2012, il a demandé à ses employés de se concentrer sur quelques priorités, telles qu’Android et Google+, et de les rendre “belles”, comme l’aurait fait Jobs.

Voici un extrait vidéo de Steve Jobs sur le pouvoir de la concentration :

La liste des choses à éviter à tout prix

Rester focus (la concentration) est un principe partagé par bon nombre de personnes ayant du succès dans leurs affaires, qu’ils soient entrepreneurs, sportifs ou artistes. Il y a une histoire à propos de la méthode de la “liste des choses à éviter à tout prix” pour rester concentrer sur ses priorités. 

Cette histoire est attribuée à Warren Buffett (homme d’affaires, investisseur et milliardaire américain), mais il a toujours nié qu’elle était vraie. Néanmoins l’outil est très intéressant. L’histoire est présentée comme une conversation entre Warren Buffett et son pilote. 

Buffett dit en plaisantant à son pilote : “Le fait que vous travaillez encore pour moi me dit que je ne fais pas mon travail. Vous devriez être en train de poursuivre vos objectifs et vos rêves.”

Buffett a ensuite demandé à son pilote de prendre les mesures suivantes : 

  • Faites une liste des 25 choses les plus importantes : Faites une liste des vingt-cinq choses les plus importantes que vous voulez faire au cours des prochaines années ou de votre vie.
  • Choisissez les 5 premières : Passez en revue votre liste et entourez les cinq choses les plus importantes pour vous. Cette étape est cruciale : vous ne pouvez en choisir que cinq.
  • Élaborez un plan : Maintenant que vous avez choisi vos cinq éléments les plus importants, il est temps d’établir un plan. Comment allez-vous commencer à travailler sur ces questions ? À qui devez-vous demander de l’aide ? Quand pouvez-vous commencer ? Indice : la réponse devrait être maintenant !
  • Connaissez vos priorités : Maintenant que vous avez établi votre plan pour les cinq premiers points, parlons des vingt autres points de votre liste : Buffett a demandé à son pilote : “Quel est votre plan pour les réaliser ?” Le pilote a déclaré qu’il travaillerait sur ces points par intermittence, selon son temps, puisqu’ils ne faisaient pas partie du Top 5. À la surprise du pilote, Buffett a répondu : “Non, vous vous trompez. Tout ce que vous n’avez pas entouré est devenu votre liste des choses à éviter à tout prix. Quoi qu’il en soit, ces choses ne retiendront pas votre attention tant que vous n’aurez pas réussi votre Top 5”.
  • Soyez impitoyable avec votre liste Top 5 : La plupart d’entre nous auraient probablement répondu à Buffett de la même manière que son pilote. Ces autres choses sont toujours importantes, n’est-ce pas ? Eh bien, selon Buffett, la capacité à se concentrer sur les quelques choses qui sont les plus importantes pour vous – ce que vous voulez vraiment – est la clé pour obtenir des résultats exceptionnels.

C’est en se laissant distraire par les 20 choses (moins importantes) que l’on n’atteint jamais son potentiel sur les 5 choses les plus importantes.

Pour quelqu’un comme moi (qui a plus d’idées que de temps), cet exercice a été extrêmement utile en cette rentrée. 

Prenez 20 minutes aujourd’hui pour rédiger votre propre liste et voyez ce que vous obtenez. Vous pourriez être surpris par les résultats.

Photo en haut : Cette photo de Steve Jobs est tirée de sa dernière séance de portrait, réalisée à l’origine pour la couverture de Time Magazine. Elle a eu lieu en avril 2010 au siège d’Apple à Cupertino, en Californie. L’ensemble de la session n’a duré que 3 minutes et 18 secondes. Regardez ici la vidéo making of. © Photo de Marco Grobb


Guilty Pleasure

© 2015 Cable News Network, Inc. All Rights Reserved.

“Steve Jobs : The Man In The Machine” est un documentaire de deux heures réalisé par Alex Gibney. Il y dépeint Steve Jobs comme un Citizen Kane des temps modernes, un homme au talent éblouissant et à la concentration monomaniaque, mais totalement dépourvu d’empathie. 

Ce film n’est pas une hagiographie. Il explore les mythes que Jobs a créés pour lui-même et pour Apple, mythes parfois contredits par son propre comportement. “Dans les coulisses, Jobs pouvait être impitoyable, trompeur et cruel“, dit la voix off d’Alex Gibney, “mais il a conquis nos cœurs en nous convainquant qu’Apple représentait un idéal supérieur“.

Ce documentaire s’intéresse beaucoup plus à l’homme qu’à ses machines électroniques. Tel que décrit par Gibney, Steve Jobs ne voulait rien d’autre qu’être un artiste, et il y est parvenu, mais seulement dans un monde où le marketing et le discours commercial peuvent être considérés comme de l’art. 

“Steve Jobs: The Man In The Machine” est à voir en vidéo à la demande sur différentes plateformes dont Apple TV et Prime Video.


Citation

Buste en marbre figurant un portrait imaginaire de Sénèque, sculpture anonyme du XVIIe siècle. Musée du Prado de Madrid. Photo de Jean-Pol Grandmont

« Ce n’est pas que nous disposions de très peu de temps, c’est plutôt que nous en perdons beaucoup. »

Sénèque

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Photo d'illustration d'un mage en train de lire l'avenir dans une boule de cristal.

Prédire l’avenir sans faire d’erreur, est-ce possible ?

Saviez-vous que le futur est vieux de deux millions d’années ?

Il est apparu lorsque les premiers humains se sont mis à fabriquer des outils de pierre. La fabrication, le transport et l’usage d’outils supposaient la capacité de planifier ces activités sur les moyen et long termes. L’aptitude de se projeter dans l’avenir et d’agir en fonction de buts lointains est un trait distinctif de la pensée humaine. 

Depuis toujours, l’Homme s’est interrogé sur la façon de prévoir l’avenir. De nombreuses réponses ont été apportées à cette très ancienne question : depuis les oracles de la Grèce antique en passant par les arts divinatoires jusqu’aux algorithmes contemporains. Quelle entreprise ou organisation ne rêve pas de réduire au maximum la variable de l’inconnu pour concevoir la meilleure stratégie possible pour les mois et années à venir ?

Dans un monde de plus en plus complexe et changeant, effectuer des jugements prédictifs est plus difficile que jamais. Quel meilleur moment que ce mois de janvier, marquant le début d’un nouveau cycle où nous formulons traditionnellement nos vœux et nos objectifs, pour comprendre pourquoi nos prédictions s’avèrent souvent fausses et comment éviter nos erreurs de jugement.

Vous connaissiez les biais, voici le bruit

En 1974, dans un article de la revue “Science”, Daniel Kahneman introduit pour la première fois la notion de biais cognitif pour expliquer des décisions irrationnelles dans le domaine économique. Expert en psychologie cognitive et en économie comportementale, il reçoit le prix Nobel d’économie en 2002 pour sa théorie des perspectives où sont traités les biais cognitifs. Il aura donc fallu près de 50 ans pour que les entreprises s’emparent du sujet et forment enfin leurs salariés à être vigilants quant à leurs propres biais de jugement et de raisonnement.

N’attendons pas un autre demi-siècle pour connaître la toute nouvelle découverte de Kahneman : le bruit, la face cachée de l’erreur de jugement. Son dernier essai “Noise”, co-écrit avec le spécialiste en stratégie Olivier Sibony et le juriste et économiste Cass R. Sunstein, explique pourquoi nous faisons des erreurs de jugement et comment les éviter.

Dans une interview au Monde, Daniel Kahneman décrit leur découverte : “Nous constatons une chose : selon le moment de la journée, un expert prend des décisions radicalement différentes sur un même sujet. Et deux experts disposant des mêmes informations émettent des jugements parfois opposés. Cette variabilité est engendrée par ce que nous appelons le bruit, et qui se différencie des biais cognitifs [comme l’aversion à la perte ou le besoin d’adhérer aux normes].

Le bruit dans les jugements prédictifs

Les auteurs de “Noise” consacrent plusieurs chapitres aux prédictions faites par les managers et les dirigeants en entreprises et dans les organisations en général. “La justesse des jugements prédictifs souffre de notre sensibilité au bruit. La plupart des jugements sont produits dans un état que nous appellerons l’ignorance objective : l’avenir dépend de beaucoup de choses que nous ne pouvons tout simplement pas connaître. Il est remarquable que nous réussissions la plupart du temps à oublier cette limite, et à formuler cette prévision avec confiance (et même avec une confiance excessive).

Cette confiance s’explique par le fait que les cadres et dirigeants d’entreprise, surtout les plus expérimentés, se fient à leur instinct, à leurs tripes. La recherche a démontré qu’ils se plaisent à écouter leur intuition plutôt que des analyses en tous genres. Fondamentalement, on sait mais sans savoir pourquoi. Cette satisfaction nait d’un signal intérieur, une récompense autoadministrée. “C’est un sentiment agréable de cohérence dans lequel les éléments considérés et le jugement rendu sonnent bien. Sa valeur mais aussi son danger tiennent à la manière dont il est interprété. Celui qui ressent ce signal intérieur ne l’interprète pas comme un sentiment mais comme une conviction. Ce sentiment (“ça semble bon”) se fait passer pour une conclusion rationnellement atteinte qui justifierait un jugement confiant (“Je sais mais je ne sais pas pourquoi”).”

L’avenir est imprévisible. Pourtant quand il s’agit de se remémorer cette lapalissade, nous sommes dans le déni de notre propre ignorance. Quel que soit l’objet de notre prédiction, aucune des circonstances et aucun des événements, aussi petits soient-ils, ne peuvent être prévus aujourd’hui : ni par nous, ni par personne, ni par le meilleur modèle prédictif au monde. Nous croyons “à la prévisibilité d’événements qui sont en fait imprévisibles, niant implicitement la réalité de l’incertitude.” De plus, il existe beaucoup d’informations sur une situation donnée qui pourraient en principe être connues, mais qui ne le sont pas de nous au moment où nous produisons notre jugement prédictif. Quelle qu’en soit la raison, la personne qui fait une prédiction est dans une situation d’information imparfaite. 

Kahneman et ses co-auteurs citent les travaux du psychologue Philip Tetlock, présentés dans le livre “Le Jugement politique des experts”. Ses conclusions sont sans appel : les prévisions faites par les prétendus experts à propos de grands événements politiques étaient d’une médiocrité éclatante. Malgré leurs talents de communiquant en storytelling, le fond de leurs prévisions s’avéraient imprécises et fausses. Une des phrases du livre est devenue célèbre aux États-Unis : “L’expert moyen est à peu près aussi précis qu’un chimpanzé qui joue aux fléchettes.” 

“On ne devrait pas reprocher aux experts de se tromper dans leurs prévisions à long terme. Ce dont on devrait leur tenir rigueur, ce n’est pas de ne pas réussir : c’est d’essayer. L’erreur du prévisionniste, c’est de tenter l’impossible et de croire qu’il peut y arriver.”

Kahneman, Sibony et Sunstein in “Noise”

Ce que les travaux de Tetlock nous enseignent, c’est qu’il est tout simplement impossible de faire des prévisions précises à long terme sur des événements particuliers. Le monde est trop chaotique pour cela. Des événements imprévisibles et mineurs peuvent avoir des conséquences trop considérables. Plus l’on regarde loin dans le futur, plus l’ignorance objective s’accumule. 

Les superprévisionnistes, que font-ils ?

En revanche, lorsque Tetlock a fait équipe avec Barbara Mellers pour poursuivre ses recherches sur les prévisions à court terme (moins d’un an), ils ont découvert qu’elles étaient tout aussi difficiles, mais pas impossibles. Certains individus, qu’ils nommèrent superprévisionnistes, s’y distinguent.

Ce qui les rend si bons est moins ce qu’ils sont que ce qu’ils font : un laborieux travail de recherche, une réflexion prudente, une autocritique constante, la collecte et la synthèse d’autres points de vue, le jugement granulaire, la mise à jour permanente. Les superprévisionnistes sont habitués à un cycle de pensée particulier : “essayer, échouer, analyser, adapter, essayer encore”. 

Lorsqu’on regarde la manière dont ils fonctionnent, on s’aperçoit que l’hygiène très disciplinée qu’ils appliquent à leur pensée est proche de celle des machines. Ils récoltent beaucoup de données, séquencent les problèmes, les analysent indépendamment. Ils vont volontairement chercher les informations susceptibles de les faire changer d’avis et restent d’une humilité profonde face à la prédiction. Ces personnes, qui ont souvent des professions ordinaires – pharmacien, médecin, mathématicien –, se sont parfois révélées plus performantes que les analystes de la CIA alors qu’ils ne disposaient que de sources d’informations publiques.” déclare Daniel Kahneman dans Le Monde.

L’étude de Tetlock et Mellers nous enseigne que les superprévisionnistes superforment lorsqu’ils travaillent en équipe. Il faut judicieusement sélectionner des personnes complémentaires pour leurs compétences, pour leur style cognitif et pour leur diversité. Faciliter et agréger des jugements à la fois indépendants et divers est souvent la stratégie d’hygiène de la décision la plus simple et la plus largement applicable. Mais les auteurs de Noise précisent qu’elle “exige qu’une organisation soit capable de composer avec des désaccords importants dans les jugements : il lui faudra les susciter, les entendre, les respecter, les applaudir, et finalement les résoudre”.

Photo en haut : © iStock / Selimaksan


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photo de la série "The Bear" sur Disney+

Jouez à fond vos points forts pour réussir

Vous avez vu “The Bear” ? Cette nouvelle série Disney + saluée par la critique fait le buzz sur les réseaux sociaux depuis son lancement. On y découvre comment Carmy, un jeune chef brillant, tente d’améliorer le restaurant de sandwich que son frère lui a légué. Il se confronte à l’hostilité de l’équipe en place lorsqu’il tente d’implanter ses méthodes de restaurant étoilé. L’une de ses erreurs principales est d’ignorer les talents de ses coéquipiers. Il ne met l’accent que sur ce qu’ils ne font pas assez bien. Et cette erreur est répandue chez beaucoup de managers et de dirigeants. Heureusement, il est possible de la corriger facilement et rapidement. 

Connaissez-vous la théorie des points forts ? Il s’agit de réussir dans votre carrière en vous fondant sur vos talents. La première personne à m’en parler a été Ruth Bond, ancienne responsable des ressources humaines de la Walt Disney Company. Elle m’a expliqué comment la connaissance des points forts individuels peut aider les dirigeants à se développer efficacement et, à leur tour, à comprendre les points forts et les talents des autres afin de créer des équipes performantes. Elle m’a recommandé la lecture d’un merveilleux petit livre intitulé : “Soar with Your Strengths” de Donald Clifton et Paula Nelson.

Alors qu’ils ne sont encore que des étudiants fraichement diplômés en psychologie éducative, Clifton et ses confrères posent la question : “Que se passerait-il, si chez les individus, nous étudiions ce qui va bien au lieu de ce qui ne va pas ?” Cela offrait une façon complètement neuve de considérer le monde. Au lieu de penser en termes de faiblesses, on porte l’intérêt sur l’identification et le développement des points forts tout en gérant les faiblesses.

Ces recherches ont conduit à trois conclusions importantes :

1. L’étude des points forts crée une nouvelle théorie de ce que sont les individus.

Si on apprend à déceler les forces qui se trouvent en nous, nous savons alors ce qu’il faut rechercher, ce qu’il faut développer, reconnaître et faire valoir. Imaginez aussi faire ce travail en tant que manager pour vos collaborateurs et vos collègues. Vous pouvez considérer cette théorie comme un “objectif mental” au service de l’entreprise ; c’est-à-dire une façon de voir les gens, basée sur leur personnalité et leurs forces, au lieu de perdre votre temps et vos ressources sur ce qui leur manque. Reconnaître chez autrui ses compétences, tout en lui donnant les moyens de les renforcer, est un catalyseur de sa motivation à travailler et même à se dépasser.

2. On peut parvenir à une production maximale en se concentrant sur ses forces et en gérant les faiblesses.

L’étude seule des faiblesses mène à des conclusions inefficaces. Les auteurs ne suggèrent pas de négliger les faiblesses en les ignorant mais plutôt de les gérer.

“Il n’existe pas d’alchimie pour les faiblesses. On peut les effacer mais on ne peut jamais les transformer en points forts. Le but, par conséquent, est de gérer les faiblesses pour laisser les points forts libres de se développer et devenir si puissants qu’ils ne laissent plus de place aux faiblesses.”

Donald O. Clifton et Paula Nelson

Dans leur livre, ils évoquent cinq stratégies de gestion de ses faiblesses : se débarrasser des tâches que l’on fait mal, sous-traiter, trouver des partenaires complémentaires, trouver des systèmes d’aide et des alternatives. La gestion des faiblesses est une expérience libératrice. 

3. L’étude des points forts fait comprendre la différence entre le bon et l’excellent.

Tout point fort valant la peine d’être exploité vaut la peine de l’être à fond. Avoir des qualités de chef n’est pas suffisant si on ne les développe pas. Avoir le don de l’écriture, de la communication par écrit, n’est pas suffisant si on ne se met pas à l’œuvre. Pourtant, il est tellement fréquent que nous ayons de mauvais réflexes. Une fois que nous avons appris à reconnaître nos points forts, nous nous empressons de travailler nos faiblesses parce que nous croyons honnêtement que c’est la voie du succès. Malheureusement, cela ne mènera pas aux résultats escomptés. La pratique est l’activité des gens qui ont réussi, même une fois qu’ils sont arrivés au sommet, et ce quel que soit leur métier : sportif, patron, enseignant, pilote, etc. L’excellence se développe par l’exercice répété d’une force.

Appliquer la théorie des points forts génère un cercle vertueux de développement des compétences. Déterminer ce que l’on fait bien et le faire davantage ne nous renferme pas sur nous-mêmes ni ne nous limite à un domaine d’expertise, bien au contraire. Les auteurs précisent que leurs études sur le développement humain révèlent que dès qu’un individu est compétent dans un domaine, cette structure de la connaissance fournit un cadre pour l’acquisition de nouvelles connaissances et la compréhension d’éléments nouveaux. “Une connaissance approfondie dans un domaine constitue un point de départ pour intégrer des connaissances dans tous les autres domaines.”

Avec la lecture de “Soar with Your Strengths”, vous comprendrez la théorie des points forts et saurez comment l’utiliser comme un outil d’auto-coaching pour : 

  • apprendre à déceler le talent des individus en identifiant leurs points forts plutôt que leurs faiblesses ; 
  • apprendre à cesser de perdre son temps à insister sur ses faiblesses ; 
  • apprendre à doubler et tripler sa productivité et son efficacité en employant ses points forts ; 
  • prendre des décisions infiniment plus efficaces en étudiant ce qui va bien au lieu de ce qui va mal.

May YOUR Force be with you!

Photo en haut : “The Bear” sur Disney+. Photo : Franck Ockenfels © FX/ Disney+


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photo de livres

10 livres essentiels pour développer vos soft skills

Pourriez-vous qualifier votre profession actuelle de vocation ? Moi, non ! Du moins, c’est l’histoire que je me racontais il n’y a pas si longtemps encore : “Je fais ce métier par hasard”.

Il y a six ans, la directrice du Cours Florent me propose de devenir professeur de prise de parole en public pour leur clientèle de managers et de directeurs. Puis je monte ma structure, Tout Bouge, et j’étends mon offre d’accompagnement et de conseil à tous les autres domaines qui me passionnent : management, leadership, communication, événementiel et prise de parole bien sûr. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été curieux d’apprendre et j’adorais offrir des livres à mes collègues au gré de mes découvertes. Finalement, transmettre et partager ont toujours fait partie de ma vie.

La rentrée de septembre est le moment idéal pour planifier vos prochaines lectures. Alors, voici dix livres qui feront vraiment la différence pour développer vos compétences comportementales (soft skills). Ce sont tous des ouvrages classiques, incontournables, fondamentaux, indispensables, essentiels… bref, vous avez saisi l’idée.

1. “Les secrets d’une communication réussie” de Larry King est une mine d’or pour qui veut pratiquer l’écoute active, l’art du questionnement et le storytelling. 

2. “Leçons de leadership créatif” de Bob Iger est une autobiographie passionnante qui vous plonge dans le quotidien de celui qui fut le PDG visionnaire de The Walt Disney Company pendant quinze ans. 

3.  “Connectez-vous à vous-même” de Chade-Meng Tan est la description complète et pratique du programme de leadership “Search Inside Yourself”, développé en interne par Google et fondé sur les neurosciences, l’intelligence émotionnelle et la méditation de pleine conscience (Mindfulness)

4. “Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent” de Stephen R. Covey est un outil précieux pour agir en accord avec ses valeurs et ses principes, tant dans sa vie privée que professionnelle. Ne vous fiez pas à son titre très marketing, son contenu est d’une grande valeur.

5. “Les mots sont des fenêtres” de Marshall B. Rosenberg est une introduction aux techniques de communication non-violente si utile dans la gestion de désaccords et de conflits au bureau mais aussi à la maison.

6. “Les quatre accords toltèques” de Don Miguel Ruiz est un best-seller mondial dans la catégorie développement personnel. Pourtant, ce petit livre devrait être offert à tous les managers car ses quatre principes sont d’une telle puissance en toutes circonstances.

7.  “La guerre de l’art” de Steven Pressfield est un guide efficace pour dépasser ses blocages, lutter contre la procrastination et réussir dans une carrière artistique. Des qualités tout autant indispensables au bureau pour oser, créer et être authentique.

8. “Qui a piqué mon fromage ?” de Spencer Johnson est une fable amusante qui vise à chasser nos peurs, nos inhibitions et nos préjugés face au changement et nous incite à l’anticiper, à le dédramatiser et même à nous en réjouir.

9. “Soar with Your Strengths” de Donald O. Clifton et Paula Nelson explique comment obtenir le meilleur résultat possible en se concentrant sur les points forts et en s’éloignant des points faibles. Cette approche révolutionnaire et humaniste du monde des affaires transformera votre carrière et même votre vie – vos enfants vous diront merci.

10. “Croyez en vous !” du Dr Jessamy Hibberd démonte pas à pas les racines de votre syndrome de l’imposteur et vous guide d’une façon très concrète vers la confiance en vous, pour bâtir une meilleure opinion de vous-même certes, mais surtout pour relever avec succès tous les défis.

11. Parce que tout va tellement mieux avec l’humour, voici un petit bonus, un onzième livre : “Perles de Churchill” de François Jouffa et Frédéric Pouhier. Ce recueil de 300 citations de Winston Churchill vous fera autant rire que réfléchir. Enjoy!

“Si vous ne pouvez lire tous vos livres, au moins, touchez-les et, plutôt, cajolez-les, laissez-les s’ouvrir où bon leur semble, lisez la première phrase qui vous attire l’œil, replacez-les sur leur étagère de vos propres mains, disposez-les selon votre plan personnel ; ainsi, même si vous ne savez ce qu’ils contiennent, vous saurez au moins où ils sont. Qu’ils soient vos meilleurs amis ; qu’ils soient en tout cas vos familiers.”

Winston Churchill

Photo en haut : © Arnaud Cazet


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Au centre : Maarten van Nispen, directeur de la communication du Groupe Stage Entertainment. À droite, Stephan Jaekel, directeur de la communication de la filiale allemande, et moi à gauche. En juin 2017 à Paris.

Travailler sérieusement sans se prendre au sérieux

Êtes-vous déjà dans le feu de l’action ou encore détendu.e grâce à vos vacances ? Si cette légèreté estivale, qui vous donne si souvent le sourire, se prolongeait bien au-delà de votre retour de congés, ce serait merveilleux n’est-ce pas ?

En octobre 2010, le lancement de la nouvelle production du musical “Mamma Mia!” au Théâtre Mogador est un triomphe. Les ventes de billets explosent. Le feel-good show signé Abba fait suite à un autre succès, “Le Roi Lion” de Disney, qui avait fièrement régné sur cette même scène pendant trois ans. L’attention des médias et des journalistes économiques commence à se porter sur notre entreprise, la petite filiale française du leader européen des spectacles vivants, Stage Entertainment. 

Je reçois l’appel d’un journaliste de la rédaction de “Capital” de M6 :

– “Nous préparons une émission spéciale pour Noël sur les dernières tendances dans le divertissement, et notamment les comédies musicales qui cartonnent enfin en France. Évidemment, votre succès commercial avec “Mamma Mia!” nous intéresse.

– Merci beaucoup pour votre intérêt. Mais vous savez, notre société n’est pas cotée en bourse et toutes nos données financières restent confidentielles. Je suis prêt à vous ouvrir les portes de nos coulisses mais rien ne filtrera sur nos budgets.

– Vous ne serez pas les seuls, nous enquêterons aussi sur une autre production française. Qu’en pensez-vous ? À quoi pourrions-nous avoir accès ?

– Sur “Mamma Mia!”, à tout : coulisses, répétitions, extraits de spectacle, artistes, … En revanche, à défaut de nos chiffres, seriez-vous intéressé par un voyage de presse à notre siège en Hollande pour découvrir nos méthodes de travail, faire une interview de notre président et assister à l’inauguration d’un nouveau théâtre à Amsterdam. 

– Oui, pourquoi pas.

– Ok ! Je me renseigne sur le programme précis que nous pouvons vous concocter et vous fais une proposition de planning de tournage.

– Merci. Et regardez quand même pour les chiffres, on ne sait jamais ?”

En effet, c’est le bon moment pour avoir un long reportage, en prime time sur une chaîne nationale, sur la success-story de Stage Entertainment en France et surtout pour positionner “Mamma Mia!” comme le plus grand succès de la saison. J’appelle Maarten van Nispen, le directeur de la communication institutionnelle du groupe. Il est l’une des personnes les plus cultivées que je connaisse et son français est impeccable : 

– “Arnaud, c’est une excellente nouvelle ce reportage ! Mais pourquoi es-tu si inquiet ?

– Parce que ce sont d’excellents journalistes d’investigation qui font de sérieuses enquêtes et qu’ils finissent toujours par obtenir beaucoup d’informations, jusqu’aux chiffres les plus confidentiels. Nous faisons entrer le loup dans la bergerie. Il va nous bombarder de questions, il va creuser sur tout et tout le monde va passer à la moulinette : salaires, chiffres de ventes, … Un mauvais reportage dans “Capital” peut détruire en quelques minutes la réputation et l’image d’une entreprise.

– He bien, donnons-lui deux ou trois chiffres pour calmer son appétit et planifions un programme dont le contenu sera si riche qu’il ne pourra même pas tout montrer dans son émission et qui lui passera l’envie d’aller voir ailleurs.” 

Pendant tout le tournage, le journaliste est à l’affût du moindre petit détail qui fuiterait. Je suis très tendu car la caméra tourne presque tout le temps et les micros restent toujours ouverts. Ils captent la moindre conversation en aparté. Je crains le pire. Et celui dont j’ai le plus peur, c’est moi. Je ne veux faire aucun impair. Je sors de ces trois jours de tournage é-rein-té. 

En revanche, Maarten reste léger, souriant, aimable et même blagueur. Face aux questions du journaliste qui fusent, il garde le contrôle. Il esquive avec malice les sujets difficiles, il explique avec enthousiasme la culture de l’entreprise et sa stratégie. C’est presque comme si tout glisse sur lui, comme l’eau sur les plumes d’un canard. Par son comportement décontracté et professionnel, Maarten me donne une master class que je n’oublierai jamais. Sa joie de vivre et son humour lui permettent de s’adapter à toutes les situations, mêmes les plus imprévues ; elles ne sont pas vécues comme des obstacles mais comme des opportunités.

Quelques semaines plus tard, le résultat est là. Le reportage à notre sujet est excellent. Le “control freak” que je suis est soulagé et les ventes poursuivent leur envol. Quel stress et quelle pression pour moi ! Mais à qui la faute ? À moi-même, bien sûr. Depuis, j’ai bien souvent observé combien la légèreté, la joie et l’humour font des miracles en management et en communication. Comment un état émotionnel peut conduire à de si bons résultats ? 

Cet été, j’ai trouvé les réponses à toutes mes questions (enfin presque) dans ce livre génial et drôle, “Humor, Seriously”, écrit par deux professeures de la prestigieuse école de commerce de Stanford, Jennifer Aaker et Naomi Bagdonas. Selon elles, Il existe une croyance erronée dans le monde des affaires d’aujourd’hui : il faut être sérieux tout le temps pour être pris au sérieux.

Mais la recherche raconte une histoire différente, que l’humour peut être l’un des outils les plus puissants dont nous disposons pour accomplir des choses sérieuses. Les études montrent que l’humour nous donne l’impression d’être plus compétents et plus sûrs de nous, qu’il renforce les relations, libère la créativité et stimule notre résilience dans les moments difficiles. Toujours selon Aaker et Bagdonas, “il permet aussi d’éviter un froncement de sourcils permanent et disgracieux, connu sous le nom de “visage du patron au repos”.

Les autrices de “Humour, Seriously” s’appuient sur les découvertes de spécialistes du comportement, de stars de la comédie et de brillants chefs d’entreprise pour révéler comment l’humour fonctionne et – plus important encore – comment l’utiliser davantage et mieux.

Votre cerveau, un addict de l’humour

Lorsque nous rions, notre cerveau libère un cocktail d’hormones qui nous rendent plus heureux (dopamine), plus confiants (ocytocine), moins stressés (baisse du cortisol) et même légèrement euphoriques (endorphines). En intégrant l’humour dans nos interactions professionnelles, nous pouvons servir à nos collègues ce puissant cocktail d’hormones, et ce faisant, nous pouvons littéralement modifier leur chimie cérébrale – et la nôtre – sur le champ.

Mais la neuroscience n’est qu’une partie de l’histoire. Il existe également de nombreuses recherches sur le comportement qui établissent un lien entre l’utilisation de l’humour dans le monde des affaires et le développement :

  • du pouvoir, en améliorant la perception qu’ont les autres de notre statut et de notre intelligence, en influençant leur comportement et leur prise de décision, et en rendant nos idées plus mémorables.
  • des liens, en accélérant le chemin vers la confiance et la révélation de soi dans les nouvelles relations, et en nous rendant plus satisfaits de nos relations au fil du temps.
  • de la créativité, en nous aidant à voir des liens qui nous échappaient auparavant et en nous faisant sentir psychologiquement suffisamment en sécurité pour partager nos idées risquées ou non conventionnelles.
  • de la résilience, en réduisant le stress sur le moment, ce qui nous permet de rebondir plus rapidement en cas de revers.

En comprenant exactement comment l’humour et la joie modifient la chimie de notre cerveau, notre psychologie et notre comportement, nous pouvons devenir plus habiles à les utiliser de manière stratégique.

“Une journée sans rire est une journée perdue.”

Charlie Chaplin

Comment créer une culture de la légèreté au travail


Donner le ton depuis le sommet

Ce sont les dirigeants qui ont le plus d’influence sur la culture de travail d’une organisation. L’une des façons les plus efficaces pour eux d’engendrer une culture de la légèreté est d’incarner publiquement – et de permettre – l’humour, en envoyant des signaux forts et cohérents que la légèreté et le jeu sont souhaités et acceptés. En ne se prenant pas trop au sérieux publiquement, les dirigeants donnent le ton de la culture et autorisent tacitement les autres membres de l’organisation à suivre leur exemple. Plus précisément, de quelle façon ?

L’humour organique est accessible à tout le monde. C’est lorsque vous réagissez simplement à l’instant présent (le “ici et maintenant”) ; tout ce qui est même légèrement surprenant ou peu sérieux – le plus petit geste de jeu – peut susciter le rire. Par exemple, si vous montez sur scène, que vous ratez accidentellement une marche et que, dans un geste désespéré pour ne pas vous étaler devant toute l’entreprise, vous vous accrochez à la jupe de la DRH qui s’apprête à vous passer la parole, c’est de l’or comique. Quinze ans plus tard, on rit encore de ma cascade imprévue !

Il est facile de dire “Soyez spontanément drôle”, mais il est beaucoup plus difficile de le faire dans la pratique affirment Jennifer Aaker et Naomi Bagdonas. Elles suggèrent de vous concentrer sur la création de conditions favorables à un humour spontané qui ne semble pas forcé. Et le moyen le plus simple d’y parvenir est de mettre en valeur ce qui existe déjà : vos relations de travail les plus naturellement ludiques et amusantes. Par exemple, qui pourrait co-animer avec vous l’introduction du prochain séminaire de votre entreprise et créer une dynamique joyeuse qui donne le ton à tout ce qui va suivre ?

Dans l’improvisation au théâtre, il y a des règles (oui je sais c’est contre-intuitif). L’une des plus importantes est le concept du “Oui, et”. C’est la règle selon laquelle lorsque votre partenaire de scène fait une proposition (explicite ou implicite), vous êtes toujours d’accord avec les prémisses et vous y ajoutez quelque chose de nouveau. L’approche “Oui, et” ajoute à la scène, aide à développer l’humour et établit la confiance entre les partenaires de jeu. 

Le chemin le plus sûr pour encourager une culture de la légèreté qui surgit naturellement des collègues et des équipes, est le “Oui, et”. Ce point est encore plus important (ou ressenti de manière plus aiguë) lorsque les actes de légèreté des collaborateurs se font aux dépens des dirigeants. Acceptez et encouragez ! Songez à la Fête des fous, au Carnaval, où l’on renverse tout symboliquement et où les manants deviennent les rois ; un exutoire salutaire pour relâcher la pression, abolir les hiérarchies et rassembler les gens.

Dans son autobiographie “Balancing Acts”, l’ex-PDG du Cirque du Soleil, Daniel Lamarre raconte : “Guy (Laliberté, le fondateur du Cirque) s’inquiéta de savoir si j’étais toujours trop sérieux, aussi m’adjoignit-il un clown personnel du nom de Madame Zazou. Cette dernière me suivait partout, bien décidée à toujours me faire rire et me ramener à l’essentiel, ainsi que mon équipe. Elle débarquait au milieu de réunions sans s’annoncer et hurlait : « Vous n’êtes pas tannés d’écouter ces gens ennuyeux ! Allez, levez-vous ! » Et elle entraînait tout le monde dans une séance d’exercices plus ridicules les uns que les autres tout en poussant des chansonnettes improvisées sur les spectacles sur lesquels nous travaillions. À son départ, nous nous sentions tous libérés, soudés et inspirés.”

(Madame Zazou et Daniel Lamarre © Marc-Antoine Charlebois – 2021)

Repérer les talents

Aux Studios Pixar, Ed Catmull (co-fondateur et ex-président) considérait les rituels loufoques qui remplissaient les couloirs de rires, de joie et de monstres à fourrure comme le véritable liant de l’entreprise. Mais il n’a jamais pensé que c’était le rôle d’un dirigeant d’essayer de dicter les termes de la culture depuis le haut de la hiérarchie : “Le fun n’est pas une affaire de haut en bas”. Au contraire, une culture de la légèreté peut – et doit – venir de tous les niveaux. Et si vous regardez, vous trouverez de l’énergie potentielle tout autour. Les employés qui peuvent contribuer à créer cette culture sont souvent bien plus nombreux qu’on l’imagine. C’est pourquoi identifier et mettre en avant ces instigateurs, ces porteurs de culture ou ces joyaux cachés encourage l’humour et le jeu et signale qu’il n’y a pas de mal à enfreindre les règles pour le bonheur du plus grand nombre.

“Les gens oublieront ce que vous avez dit,

les gens oublieront ce que vous avez fait,

mais les gens n’oublieront jamais ce que vous leur avez fait ressentir.”

Maya Angelou

Institutionnaliser la légèreté

Pour créer une culture de la légèreté qui résiste à l’épreuve du temps, la qualité des événements de communication interne est déterminante. Lorsque vous pensez à ce qui a été le plus mémorable et le plus important – ce qui a eu le plus d’impact sur la façon dont vous vous sentez dans votre travail – quels sont les moments qui vous viennent à l’esprit ?

Notre cerveau est câblé de telle sorte que nous nous souvenons de notre vie moins comme une bande de film de l’expérience en cours que comme une série d’instantanés. Et ces instantanés – ceux qui vous viennent à l’esprit lorsque vous vous arrêtez pour réfléchir – ne sont pas pris au hasard. Au contraire, ils se présentent de manière disproportionnée sous deux formes : le moment le plus intense d’une expérience sur le plan émotionnel (le “pic”) et le moment final d’une expérience (la “fin”). Par conséquent, ces deux types de moments pèsent lourdement dans la façon dont nous nous souvenons des événements, des expériences, des emplois et même des personnes de notre vie.

Ce sont les chercheurs en psychologie Barbara Fredrickson et Daniel Kahneman qui ont découvert et théorisé “the peak-end rule” dans les années 90.

La compréhension de ce phénomène vous ouvre une fenêtre sur comment vous pouvez façonner les souvenirs partagés de votre culture et les émotions qui se répercutent sur les employés longtemps après l’expérience. Bien sûr, tous les moments comptent lors des événements internes mais assurez-vous de la présence d’au moins un pic et d’une fin marquante émotionnellement forts. C’est d’ailleurs ainsi que “Mamma Mia!” est construit : des scènes comiques efficaces avec des chorégraphie iconiques sur des tubes planétaires puis un rappel final en forme de mini-concert pour faire danser toute la salle.

Mais lancer des événements nouveaux, et humoristiques, peut être difficile. Parfois, le plus simple est de commencer par vous appuyer sur votre sens de l’observation. Recherchez les moments de plaisir organique, et lorsque vous observez ceux qui sont en résonance avec la culture que vous aspirez à avoir, sortez du cadre ou soutenez-les, et permettez-leur d’évoluer.

Les traditions, selon Catmull, sont des choses auxquelles il faut s’accrocher légèrement ; certaines disparaîtront et d’autres prendront leur place. Les dirigeants doivent respecter les anciennes traditions tout en les laissant s’effacer pour que de nouvelles puissent émerger. Ils doivent avoir confiance dans le fait qu’ils ont planté les bonnes graines et donné les moyens d’agir aux bonnes personnes, afin que de nouveaux rituels puissent voir le jour. 

La légèreté, la “soft skill” prioritaire pour un leadership contemporain

Il y aurait tant d’autres choses à dire sur la frontière entre humour et irrespect ou sur l’équilibre délicat entre sérieux et légèreté. “Humor, Seriously” est une mine d’or pour qui veut progresser dans ses “soft skills”. Il est plus que temps de considérer la légèreté comme une compétence comportementale prioritaire à développer et à cultiver pour les managers et les leaders d’aujourd’hui. “Dans ce nouveau monde du travail à distance, où nous voyons rarement nos collègues en personne – ou à partir de la taille – les recherches révèlent que l’humour est l’une des forces les plus puissantes dont dispose une organisation pour créer un lien authentique, un bien-être et une sécurité intellectuelle entre nos collègues”, déclare Naomi Bagdonas.

Dans son livre « L’homme-joie », le poète Christian Bobin décrit ainsi l’expérience de la légèreté : « Quelques secondes suffisent, n’est-ce pas, pour vivre éternellement. « Nous sentons et nous éprouvons que nous sommes éternels » : cette pensée de Spinoza a la douceur d’un enfant endormi à l’arrière d’une voiture. Nous avons, vous et moi, un Roi-Soleil assis sur son trône rouge dans la grande salle de notre cœur. Et parfois, quelques secondes, ce roi, cet homme-joie, descend de son trône et fait quelques pas dans la rue. C’est aussi simple que ça. »

Pour être franc avec vous, j’ai un pincement au coeur quand je pense à Maarten van Nispen. Je ne le reverrai pas dans cette vie-là. Mais ce qui me réjouit, c’est que le 17 janvier 2020, à ses funérailles à Amsterdam, il y avait des centaines de personnes pour lui rendre hommage. Il savait mieux que quiconque entretenir l’amitié et donner un coup de main quand c’était compliqué. Son enthousiasme, sa gentillesse et sa bonne humeur étaient si communicatifs et réconfortants. Pour toujours, Maarten, tu es et resteras pour moi l’homme-joie !

Photo en haut : Au centre : Maarten van Nispen, directeur de la communication du Groupe Stage Entertainment. À droite, Stephan Jaekel, directeur de la communication de la filiale allemande, et moi à gauche. En juin 2017 à Paris. © Arnaud Cazet


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Photo d'Arnaud Cazet lors de la promotion du musical “Mamma Mia!”, avec distribution de flyers et défilé du char, à la Marche des Fiertés en 2010 à Paris.

L’authenticité au travail : judicieuse ou risquée ?

Que signifie pour vous être authentique au travail ?

En 1997, mon orientation sexuelle faisait l’objet de rumeurs dans l’entreprise où je travaillais. Je n’en parlais pas car je n’avais jamais éprouvé le besoin ni la nécessité d’évoquer ma vie privée. Pourtant, je sentais une sorte de gène chez certaines personnes qui pouvaient considérer mon homosexualité comme un talon d’Achille que j’aurais tenté de dissimuler maladroitement. Pour dissiper tout malentendu, je me suis un peu plus dévoilé au fil des conversations en évoquant simplement ma vie, sans outrance ni honte. Bien sûr, je ressentais une sorte de fierté nouvelle à être pleinement moi-même au bureau, particulièrement à cette époque, où le PACS n’existait pas encore. Nous étions à peine quinze ans après la dépénalisation de l’homosexualité en France et seize ans avant l’égalité des droits pour le mariage. Ce fut aussi une grande joie de découvrir que mon attitude incitait mes collègues à être tout aussi authentiques au travail.

En 2010, j’organisais la promotion du musical “Mamma Mia!” à la Gay Pride parisienne en faisant défiler un char en forme de gâteau de mariage avec, à son sommet, deux épouses, tout de blanc vêtues, qui se promettent “I do, I do, I do, I do, I do” pour la vie. Quel bonheur que mes patrons d’alors me soutiennent entièrement pour monter une telle opération publicitaire auprès de ce public si prescripteur, féru des chansons d’Abba et de musicals en général ! 

Aujourd’hui, en juin 2022, de nombreuses entreprises célèbrent le Mois des Fiertés dans le cadre de programmes très élaborés en ressources humaines et communication sur les thèmes de la diversité et de l’inclusion. La lutte contre les discriminations et les LGBTIphobies demeure encore nécessaire, mais que de chemin parcouru en 25 ans !

“Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis.” 

Antoine de Saint-Exupéry

Pendant longtemps, affirmer son identité au travail n’était pas considéré comme une chose utile ni convenable. Mais les temps changent, les leaders et les managers sont de plus en plus formés à la lutte contre toutes les formes de discrimination : origine, handicap, sexe, religion, orientation sexuelle, apparence physique, … Plus important encore, les équipes dirigeantes commencent à mesurer le bénéfice d’un recrutement diversifié et d’une intégration réussie où chacun se sent non seulement respecté dans ce qu’il est mais surtout reconnu pour ses compétences. 

En entreprise, être authentique peut être entendu de plusieurs façons : affirmer son identité est l’acceptation la plus courante mais c’est aussi agir selon ses principes, exprimer ses émotions et reconnaître ses limites.

Agir selon ses principes et en assumer les conséquences

À l’énoncé du mot authenticité, peut-être songez-vous tout de suite aux artistes pour qui cette qualité est une condition indispensable à leur statut ainsi qu’à la valeur de leurs créations ? Être authentique est toujours attaché à une forme d’audace chez eux, tantôt louée tantôt honnie au gré des modes et des moeurs. L’authenticité porte en elle de fortes valeurs de vérité, de sincérité et de courage, qui la rendent parfois difficilement atteignable au travail. 

La culture de l’entreprise, ses pratiques managériales et ses codes de communication dictent les règles du jeu. Netflix est un exemple intéressant d’une culture si forte qu’elle est au cœur de tous les recrutements, au point même d’y dédier un passionnant podcast marque employeur. En faisant cela, Netflix invite la future recrue à se poser une question essentielle : est-ce que les valeurs et les principes de votre éventuel futur employeur correspondent à vos aspirations personnelles ?

Il n’est pas toujours évident de vérifier à l’avance ces sujets mais il est possible de mener son enquête en préparant pour l’entretien une série de questions pertinentes, en interrogeant en parallèle d’autres collaborateurs actuels ou anciens et en consultant le site Glassdoor devenu en quelques années le TripAdvisor des entreprises.

Bien sûr, les entreprises sont des êtres vivants qui évoluent comme les humains qui les composent. Vous même vous changez un peu chaque jour. Vous n’êtes plus vraiment la même personne qu’il y a dix ou cinq ans, ou même d’avant le Covid, n’est-ce pas ? Tout bouge ! Ainsi, en fonction des orientations stratégiques de votre entreprise, il convient aussi de s’adapter aux changements de méthodes, de culture et de management. Car ce qui marchait si bien pour vous dans un certain contexte ne fonctionne peut-être plus dans un nouvel environnement. Qu’avez-vous besoin de conserver, d’adapter ou d’apprendre ? C’est vous qui définissez cette frontière très personnelle entre le compromis et la compromission.

“L’authenticité, c’est quand vous dites et faites les choses auxquelles vous croyez réellement.”

Simon Sinek, conférencier en management et motivation

Au début de ma carrière, j’ai démissionné d’un job dans une startup que je venais d’intégrer trois semaines plus tôt, parce que l’environnement de travail y était malsain. Les blagues sexistes et homophobes à répétition des dirigeants ainsi que leur incompétence managériale m’ont fait quitter cette entreprise, qui a d’ailleurs fermé ses portes un an plus tard faute de succès. En démissionnant, je me retrouvais sans revenu ni indemnité de chômage mais je n’avais plus cette boule au ventre tous les matins. Agir selon ses principes, c’est toujours envisageable. Reste à assumer les conséquences de ses choix. 

Quand et comment exprimer ses émotions

Inspiré par la lecture des ouvrages du psychiatre Christophe André, j’avais proposé à mon équipe, soumise à une intense pression commerciale et marketing, de nous autoriser à partager librement nos états d’âme pour une gestion apaisée du stress. Pas de longs palabres, juste quelques mots le matin pour prévenir qu’aujourd’hui la journée pourrait être difficile. De nombreuses études ont démontré que les équipes les plus performantes sont celles qui sont les plus authentiques. Un principe bien compris par la startup française Supermood qui, depuis 2015, cartonne avec sa plateforme qui prend le pouls de votre entreprise en temps réel.

En permettant à chacun d’exprimer son ressenti et de se savoir écouté et compris par les autres, je le faisais aussi pour moi-même bien sûr. Cependant pour un chef d’équipe, il n’est pas opportun de systématiquement partager ses difficultés avec tout le monde. Il convient de toujours rester vigilant en évaluant chaque situation et les conséquences possibles de ses mots sur le moral des troupes. Il n’est pas nécessaire d’engendrer une panique générale. Le pouvoir isole et identifier un ou deux confidents est utile : un ami véritable au travail, son conjoint, un coach, un psy, un réseau professionnel de pairs (par ex. Ypo pour les dirigeants d’entreprise), …

Le film “Les Heures sombres” raconte les angoisses de Winston Churchill, en 1940, au moment de prendre la décision de faire la paix ou de déclarer la guerre à l’Allemagne nazie. Lâché par son propre parti et le roi George VI mais soutenu par son épouse Clementine, c’est quasiment seul qu’il va prendre la décision et l’annoncer au peuple britannique. Churchill trouve les mots pour galvaniser l’esprit patriotique de ses concitoyens, qui, fort heureusement, ignoraient tout de ses tourments et de ses doutes.

Ne pas avoir toutes les réponses aux questions, c’est ok !

Dans un monde si “social médiatisé” où, à l’exemple d’Instagram, LinkedIn est devenu la salle d’exposition de nos vies professionnelles toujours plus épanouies, les managers peuvent avoir tendance à présenter l’image d’un leader parfait, omniscient et charismatique. Dans son article “Rediscover Joy at Work” de la Harvard Business Review, la psychologue Rebecca Newton met en garde : “Une déconnexion soutenue entre notre moi intérieur et les comportements que nous adoptons avec les autres peut diminuer notre bien-être psychologique.”

Si, par exemple, vous prenez un nouveau poste à responsabilité et vous voulez faire vos preuves, vous allez probablement succomber à la croyance fausse que vous seul.e devez avoir toutes les réponses aux problèmes. Alors que votre responsabilité est d’aider à l’émergence de solutions par la collaboration et l’écoute. Confronté.e à un sujet que vous ne maitrisez pas, vous pouvez transformer votre réponse “je ne sais pas” en une force.

Sabrina Horn, autrice du livre “Make It, Don’t Fake It” conseille de revenir aux bases du management et de faire preuve de curiosité : “Sur le moment, c’est ok de dire ‘C’est une idée intéressante. Dites m’en plus. Comment ça marche ? Comment avez-vous trouvé ça ?’ Tout le monde est alors sur le même pied d’égalité et se sent en sécurité pour parler et collaborer. Vous n’avez pas à remplir le silence de mots et de bruit. C’est beaucoup plus intéressant d’avoir une conversation avec quelqu’un. Parce que, devinez quoi ? Ils vous diront quelque chose que vous ne saviez pas auparavant. Ensuite vous pouvez vraiment être au sommet de votre art et résoudre le problème plutôt que de patauger.”

“Le moment où vous sentez que, peut-être, vous marchez tout nu dans la rue, exposez trop de votre cœur, de votre esprit et de ce qu’il y a en vous, dévoilez trop de vous-même. C’est le moment où vous commencez sans doute à faire ce qu’il faut.”

Neil Gaiman, auteur et scénariste

Finalement, j’ai beaucoup plus parlé de moi que prévu et cet article est bien trop long. Mais pouvait-il en être autrement sur un tel sujet (l’authenticité, pas moi !) ? En tout cas, un grand merci à vous d’avoir lu jusqu’ici. 

Photo en haut : Promotion du musical “Mamma Mia!” avec distribution de flyers et défilé du char à la Marche des Fiertés en 2010 à Paris. © Arnaud Cazet


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Optimisez vos présentations à des dirigeants

Le 15 avril 2022, je répondais aux questions du podcast Legal Club Sandwich 🥪 où je partageais des conseils pour réussir vos présentations à des dirigeants. 

Que vous soyez juristes ou non, ces conseils devraient vous être utiles pour toutes vos présentations à des publics importants. Découvrez ce nouvel épisode passionnant et … fun !

🖥 Regardez le replay sur Youtube : https://youtu.be/bx6q32xlJ2g

🎧 Écoutez l’épisode en podcast : https://bit.ly/3Mfm2dH

Un grand merci à Pierre LandyLyndia Lesauvage et Audrey Déléris pour leur invitation.


photo de Reed Hastings, Co-PDG de Netflix

Relevez le défi du télétravail et de la communication informelle

Pour promouvoir la sortie de son livre de conseils en leadership et management “La Règle ? Pas de règle : Netflix et la culture de la réinvention”, Reed Hastings, le PDG co-fondateur de Netflix fait la tournée des grands médias. Dans le Wall Street Journal, son opinion sur le télétravail peut surprendre, surtout de la part d’un des géants du web :

WSJ : Quels éléments de la culture Netflix sont plus compliqués à maintenir quand tant d’employés travaillent à domicile ?
RH : Maintenant, il est plus difficile de débattre des idées.

Avez-vous vu les avantages des personnes travaillant à domicile ?
Non. Je ne vois aucun élément positif. Ne pas pouvoir se réunir en personne, notamment à l’international, est un vrai inconvénient.

Bien que son interview date de septembre 2020, pourquoi est-il peu probable que son opinion ait changé aujourd’hui ? Parce que nos besoins humains fondamentaux restent insatisfaits pour la plupart d’entre nous lorsque nous sommes davantage en télétravail qu’en présentiel. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’il est vécu comme une contrainte, une obligation, et non comme un choix.

Des besoins humains universels et insatisfaits

Alors que nous célébrons un an d’évolutions majeures dans l’organisation du travail de bureau – et ce n’est pas fini – , il est intéressant de se souvenir d’un conseil judicieux de Jeff Bezos : Face au changement rapide, concentrez-vous sur ce qui ne changera pas. Et ce qui ne changera pas, ce sont les aspects fondamentaux du comportement des humains et ce qu’ils désirent. C’est pourquoi l’apprentissage de quelques notions clés en matière de psychologie serait d’un grand recours pour tous les dirigeants pour adapter leur style de management quelles que soient les conditions de travail.

Dans le documentaire de Netflix “Derrière nos écrans de fumée”, Anna Lembke, Directrice médicale de la médecine contre les addictions à l’université de Standford, nous apprend que “l’être humain a ce besoin viscéral d’être en connection avec ses semblables. Ça permet de libérer une dose de dopamine et d’affecter le circuit de la récompense dans le cerveau. Des millions d’années d’évolution ont conduit à ce que ce système soit mis en place. Le but est qu’on se réunisse en groupe, en communauté, et qu’on se reproduise, pour que notre espèce perdure.”

Il est intéressant de noter que la plupart des technologies que nous exploitons, et peut-être même apprécions, consistent à reproduire des expériences de la vie réelle. Mais le sentiment général est que le contact virtuel n’est qu’un substitut bon marché au contact réel. La cause principale c’est la disparition de la communication informelle, surtout lorsque le passage au télétravail n’a pas été bien préparé.

Le big impact des small talks

Les small talks manquent à beaucoup d’entre nous : croiser des collègues dans le couloir, discuter des plans du week-end ou d’un grand projet sur lequel on travaille, se trouver au bon endroit au bon moment, avoir donné à quelqu’un une information manquante… Vous n’aviez peut-être pas réalisé à quel point ces conversations importaient jusqu’à ce que vous vous retrouviez à travailler à domicile.

Cette communication informelle aide les gens à se sentir émotionnellement connectés et stimule la collaboration et la créativité. Elle facilite la circulation des connaissances et des informations. Elle contribue à réduire l’absentéisme, le turnover du personnel et à améliorer la performance organisationnelle

Bien que le télétravail empêche la survenue des small talks, les managers peuvent trouver des moyens de l’intégrer dans des environnements virtuels. Ils se doivent d’être plus proactifs pour créer du lien, rassembler les équipes, libérer du temps pour se parler en régulant la charge de travail, gérer les réunions plus efficacement avec une meilleure préparation et une participation inclusive de chacun.e, et encourager l’entraide entre collègues.

Interview de Nathalie Dray, Directrice de la communication & RSE de The Walt Disney Company France

Pour Nathalie Dray, Directrice de la communication et RSE de The Walt Disney Company France, maintenir le lien et la discussion au sein de son équipe est primordial. Elle a notamment mis en place un outil simple et efficace : une réunion quotidienne à 9h30, qui dure entre trente minutes et une heure en fonction des sujets traités. Elle a pris le temps de répondre à quelques questions et je l’en remercie vivement.

Comment vous est venue l’idée d’organiser ces réunions quotidiennes ?
Nathalie Dray : Lors du premier confinement, l’idée s’est très vite imposée comme une évidence d’abord par la charge de travail qui nécessitait des échanges quotidiens pour définir les priorités des uns et des autres, ensuite pour garder le contact et la dynamique de groupe de l’équipe.

Quel est le déroulé type de ces réunions ?
C’était très simple. Prendre des nouvelles des uns et des autres puis les urgences et répartitions des tâches. Ça paraît très structuré comme ça mais on s’est organisé au fur et à mesure et ça a été très fluide.

Quels sont les bénéfices pour vous en tant que manager du département ?
Le premier était de vraiment garder tout le monde « on board ». On n’avait que très peu expérimenté le télétravail dans l’équipe. Et nous devions lancer Disney + le 7 avril 2020, en plein confinement ! Donc il fallait être efficace ensemble même à distance.

Quels sont les bénéfices pour vos collaborateurs.trices ?
Ils m’ont tous dit avoir beaucoup apprécié ces réunions quotidiennes et qu’elles ont donné le « la » de leurs journées. Elles leur ont permis de garder un rythme de travail. Surtout en période de confinement, ça nous a aidé à garder le cap. Ça a boosté leur moral. Je pense qu’on a apprécié de se retrouver tous les matins presque comme un rituel.

Des best practices à partager ?
Je me suis rendue compte qu’il fallait préparer ces réunions encore plus que les autres parce qu’en Zoom on peut vite déraper et perdre son temps en bavardage. Il faut aussi savoir s’adapter et ressentir l’esprit dans lequel se trouve l’équipe, ce qui n’est pas évident à distance et en même temps on ressent assez vite si les personnes sont 🤔  😴  😡 😆 Il faut arriver à canaliser l’énergie, lâcher du leste ou au contraire booster le moral. En période difficile, la dynamique de groupe est essentielle. Même si nous sommes une équipe très soudée, ça se travaille :

  • Être attentive au moral de chacun, 
  • Donner la parole à chacun, 
  • Valoriser le travail effectué, 
  • Laisser le temps pour plaisanter et rigoler, 
  • Passer un coup de fil après la réunion pour discuter avec certains ou envoyer un sms pendant la réunion à d’autres.

Beaucoup de petites choses individuelles qui nourrissent cette dynamique collective. Aujourd’hui, nous sommes toujours en télétravail donc on veut garder le rythme et le lien.

Photo en haut : © Austin Hargrave / Netflix


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photo d'un groupe de collaborateurs en train de discuter pendant une pause

Télétravail : la communication informelle est-elle utile ?

Combien de fois avez-vous tenu compte de la rumeur ou du sentiment ambiant parmi vos collaborateurs pour préparer vos prises de parole et événements internes ? Vous savez que vous obtenez de meilleurs résultats en matière de motivation des équipes quand vous tenez compte de ce qui les préoccupe véritablement. Quelle est l’importance de la communication informelle au sein des organisations en ces temps de télétravail ?

Si les cours pullulent sur les stratégies de communication, l’usage de la data, les campagnes de réseaux sociaux, etc. la communication dite informelle est un parent pauvre de la recherche et de l’enseignement alors qu’elle interfère fortement avec le management de l’entreprise. Elle est sans doute délaissée car elle ne peut pas être contrôlée ou mesurée. “La communication informelle est une des formes du non-dit dans l’organisation. Elle peut prendre la forme d’apartés, de relations particulières, de bruit de couloirs, de rumeurs. Il s’agit là d’un second réseau de communications, toujours présent, même invisible, non formalisable, difficile à détecter, beaucoup plus diffus et lâche que le premier, mais exerçant toujours une influence certaine au réseau des représentations individuelles et collectives des membres de l’organisation.” (Jacques Ardoino in “Dictionnaire de la communication”)

La communication informelle, est-elle utile ?

De 1979 à 1990, Margaret Thatcher est la Premiere ministre de la Reine d’Angleterre. Nul n’ignorait à l’époque les tensions entre les deux femmes. Dans son article des Échos “Maggie, l’autre reine”, Tristan Gaston-Breton décrit le style de communication interpersonnelle de la cheffe du gouvernement comme souvent raide, sans humour et pragmatique à l’excès. Les visites à Balmoral, dans le château de villégiature des Windsor, sont une tradition pour tous les premiers ministres qui s’y rendent au moins une fois par an. “Margaret Thatcher n’apprécie guère ces séjours obligés en Ecosse, dont elle ne comprend pas très bien l’utilité ni l’intérêt. (…) elle ne comprend pas que le séjour à Balmoral, avec ses barbecues et ses pique-niques, répond depuis toujours à un objectif précis : créer des liens personnels entre la reine et son Premier ministre.”

En somme, quelles que soient l’organisation et sa structure hiérarchique, nous avons besoin de ces moments d’échanges informels pour créer des liens plus personnels avec les autres. Ces conversations imprévues à l’occasion d’un café, d’une pause, d’un déjeuner, permettent de vider son sac, faire redescendre la pression, réaliser que nous ne sommes pas isolés, trouver des solutions, nous sentir compris, recevoir et apporter de l’aide. Ces moments contribuent tout autant à la culture de l’entreprise et à la motivation des équipes que les rendez-vous et les canaux officiels de la communication interne.

L’impact du travail à distance

L’une des conséquences directe du télétravail est de voir les échanges entre les collaborateurs se réduire au strict minimum, aux échanges formels, puisqu’ils ne se croisent plus physiquement au bureau. Le professeur en psychologie des affaires Tomas Chamorro-Premuzic liste les conséquences psychologiques au travail à domicile sur le long terme : solitude, anxiété et stress. Et son argument se tient : “Il n’est pas possible d’effacer simplement notre évolution et de remplacer des millions d’années d’interaction en personne par des communications technologiques ou virtuelles.” À cause du confinement abrupt dû à la pandémie du Covid-19, “la généralisation du travail à distance mal préparée augmente les risques psychosociaux” note Anne Rodier dans son enquête du Monde. 

Cet article “Télétravail : comment créer une culture d’entreprise à distance” publié dans l’HBR en février 2020, se veut être un playdoyer pour le télétravail en arguant que la culture d’entreprise demeure inchangée. Or, on y apprend que, dans les entreprises qui jouent la carte du télétravail à 100%, le besoin des salariés de se retrouver physiquement, de travailler ensemble dans le même lieu ou de faire connaissance plus personnellement avec leurs collègues reste intact. Certes, ces entreprises réalisent de grandes économies en éradiquant les frais immobiliers des bureaux. Mais elles découvrent qu’elles doivent compenser d’une façon ou d’une autre le déficit de contacts humains en présentiel sur le long terme. Par exemple, les sociétés américaines Comet et Gitlab versent 250 euros par mois à leurs collaborateurs pour louer un espace de coworking avec leurs collègues quelques jours par semaine. Ça coûte toujours moins cher que la location et l’entretien d’immeubles à l’année.

Travail à distance et communication informelle : une alliance possible

Aujourd’hui, de très nombreux experts et chercheurs en organisation du travail recommandent une mise en place du travail à distance en discussion avec les collaborateurs dont les besoins diffèrent en fonction du métier, du niveau hiérarchique, de l’état de santé et de la situation familiale. Une recommandation semble se dégager des interviews et des articles publiés en France : un à deux jours de télétravail par semaine pour les collaborateurs qui le souhaitent. Une combinaison entre présentiel et distanciel qui pourrait convenir aux us et coutumes français. D’ailleurs, le travail à distance a considérablement reculé en France avec une moyenne nationale de 15% fin août contre 27% il y a trois mois.

Avec la généralisation du télétravail, Isabelle Barth, professeure en science du management à l’université de Strasbourg, propose de rester vigilant dans sa tribune publiée dans Le Monde : “La tentation est grande de vouloir « rationaliser », en supprimant tous les temps « improductifs », puis, pourquoi pas, ensuite, tous les « improductifs » ? Ce serait bien sûr penser le court terme. Il faut savoir résister à la tentation et réinventer les modalités de travail, sous peine d’avoir à affronter à moyen terme, le chômage, la perte de sens, les dépressions pour isolement, et une perte de qualité qui se fonde sur le « faire-ensemble ». La vraie question que pose le télétravail, c’est celle de l’utilité du travail.”

“Faire-ensemble” n’implique pas forcément d’être toujours ensemble. Mais réfuter notre instinct grégaire c’est nier notre nature profonde d’animal social, c’est-à-dire d’être humain. Et le lien se manifeste par la présence et la communication entre les individus lors d’un bonjour matinal, d’une pause café, à déjeuner, au détour d’un couloir, en off en réunion, au pot de départ à la retraite…

Photo en haut : © Canva


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