Barack Obama se laisse caresser les cheveux par le fils d’un employé de la Maison Blanche, ravi de voir que le Président a les mêmes que lui, le 8 mai 2009. Aujourd’hui, ce petit garçon doit avoir 15 ou 16 ans. Et ses parents ont déjà dû lui apprendre qu’il devait rester très prudent et coopératif lorsqu’il subit un énième contrôle d’un policier blanc, au risque d’être blessé et même de perdre sa vie.
L’espoir anti-raciste suscité par les deux mandats de Barack Obama semble s’être envolé aujourd’hui. Mais cet ex président est un activiste optimiste dans l’âme, il était de tous les combats pour soutenir les communautés noires et pauvres des quartiers sud de Chicago bien avant sa première élection de sénateur. Le 1er juin dernier, il a repris la plume pour un message d’espoir, de paix et d’engagement qu’il a publié sur le site Medium. Aujourd’hui, servons-nous de cette traduction française de son texte par le site Stay Hungry pour analyser ce qui le rend si impactant.
Pourquoi les médias se sont-ils autant fait l’écho du texte de Barack Obama ?
- Tout d’abord parce qu’il fait de la politique en incitant les jeunes à aller voter, en pleine campagne présidentielle. Il vise une génération qui se sent concernée par la lutte contre le racisme. Si cette frange de la population majoritairement abstentionniste se rend dans les bureaux de vote, cela pourrait donner un sérieux coup de pouce à Joe Biden : “(…) voir l’activisme accru des jeunes ces dernières semaines, de toutes les races et de toutes les origines sociales, me donne de l’espoir.”
- Parce qu’il fait preuve de hauteur de vue face aux discours pyromanes de Trump. Il milite pour la paix comme les grands leaders noirs qui l’ont précédé, Martin Luther King et Nelson Mandela. Sa prise de parole s’inscrit dans la tradition des appels à la non-violence de toutes celles et tous ceux qui, comme lui en 2009, ont reçu le Prix Nobel de la Paix : “(…) la petite minorité de personnes qui ont eu recours à la violence sous diverses formes, que ce soit par colère véritable ou par simple opportunisme, mettent des innocents en danger.”
- Parce qu’il exprime sincèrement, sans désir de manipuler, ses croyances et ses valeurs. Il défend l’action publique, à laquelle il est viscéralement attaché : “j’ai entendu certains dire que (…) le vote et la participation à la politique électorale sont une perte de temps. Je ne pourrais pas être plus en désaccord.”
- Parce qu’il sait faire preuve d’empathie en choisissant les mots justes. Au lieu d’attiser la colère, il met un baume sur les blessures de chacun : “Je reconnais que ces derniers mois ont été durs et décourageants – que la peur, la tristesse, l’incertitude et les difficultés d’une pandémie ont été aggravées par le rappel tragique que les préjugés et l’inégalité façonnent toujours une grande partie de la vie américaine.”
- Parce qu’il se met à la place de son coeur de cible, en l’occurence les jeunes, pour leur présenter les bénéfices directs de leurs votes, notamment aux élections locales. Ils seront les premiers à profiter des changements s’ils vont voter : “Ce sont les maires et les cadres des comtés qui nomment la plupart des chefs de police et négocient les conventions collectives avec les syndicats de police.”
- Parce qu’il est porteur d’espoir. Il invite à transformer toute cette colère en énergie positive pour agir concrètement et changer les États-Unis : “Si, à l’avenir, nous pouvons canaliser cette colère justifiée en une action pacifique, soutenue et efficace, alors ce moment peut devenir un véritable tournant dans le long cheminement de notre nation pour être à la hauteur de nos grands idéaux.”
- Son call-to-action final est direct et efficace : “Mettons-nous au travail.”
Photo en haut : © Pete Souza
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